L'inflation pousse-t-elle les consommateurs à dépenser davantage dans les hypermarchés ?

L'inflation pousse-t-elle les consommateurs à dépenser davantage dans les hypermarchés ?

Robert Ientile
Robert Ientile

Hausse de l’inflation, baisse du pouvoir d’achat, tensions d’approvisionnement pour certains produits du fait de la guerre en Ukraine: autant de facteurs qui viennent bousculer les routines des consommateurs dans un secteur où seuls 22 % des Français ont fait leurs courses dans un seul hypermarché ou supermarché au cours du dernier mois !

Quel est l’impact de ce contexte inflationniste sur les comportements d’achat des Français ? Et surtout, dans quelle mesure les grandes chaînes d’hypermarchés et de supermarchés subissent-elles cette volatilité accrue des clients ? C’est ce que nous avons voulu savoir en concentrant notre étude sur les leaders de la grande distribution alimentaire : E. Leclerc, Carrefour, Carrefour Market, Intermarché, Auchan, Casino Supermarchés, Géant Casino, Hyper U, Super U, Monoprix, Aldi et Lidl.

L'étude met en évidence l'évolution de métriques clés, notamment la fréquence d'achat, le panier moyen et la volatilité générale des consommateurs, en comparant les résultats observés jusqu'à présent en 2022 par rapport à l'année dernière.

PayLead vous révèle les observations clés :

La hausse des prix dans le secteur alimentaire se traduit d’abord par une augmentation marginale de la fréquence des achats  :

  • La grande majorité des chaînes ont constaté une augmentation de la fréquence d'achat de la part des clients volatiles et de leurs propres clients, mais cette augmentation est au mieux légère.

Les changements les plus importants dans le comportement des consommateurs ont été constatés dans l'augmentation du panier moyen :

  • À part quelques exceptions, les clients volatiles de tous les acteurs ont augmenté leurs dépenses chez Auchan, Carrefour, Intermarché et Géant Casino.
  • Hyper U est le seul hypermarché qui a enregistré plus de baisses que d’augmentations du panier moyen de la part des clients volatiles.
  • Par contre les supermarchés et magasins hard discount ont vu une baisse du panier moyen de la plupart des clients volatiles au profit des hypermarchés.

Des consommateurs en quête du meilleur prix pour chaque produit

Dans le contexte inflationniste que nous connaissons, un consommateur volatile (vs un consommateur exclusif) est un consommateur averti et vigilant qui ne va pas (ou plus) effectuer tous ses achats chez la même enseigne, mais faire jouer la concurrence et procéder à des arbitrages en fonction des offres proposées : il pourra par exemple acheter le frais et les légumes dans telle enseigne, le congelé dans telle autre, l’épicerie premier prix encore ailleurs, etc.

Cette volatilité des clients touche toutes les enseignes, et il apparaît que E.Leclerc est le principal bénéficiaire de cette diversification des achats :

  • La majorité des clients de Carrefour (75.8 %), Intermarché (78,7 %), Lidl (79.2%) et Auchan (75.5 %) font aussi leurs courses chez E.Leclerc.
  • En retour, les clients d’E.Leclerc fréquentent globalement moins la concurrence : 60,6 % d’entre eux font aussi leurs courses chez Carrefour, 66,7 % chez Intermarché, et 46,7 % chez Auchan.

Pour ce qui est du nombre de visites effectuées par les clients de la concurrence chez E.Leclerc :

  • Les clients des hypermarchés Carrefour, Intermarché et Auchan visitent E.Leclerc entre 2.3 et 2.5 fois par mois ;
  • Les clients des grandes chaînes de hard discount comme Lidl et Aldi y vont 2,5 fois par mois ;
  • Les clients de Groupement U (Hyper U et Super U) sont les plus adeptes de E.Leclerc avec respectivement 2,7 et 2,4 fois visites par mois.  
  • Enfin les clients volatiles des hypermarchés dépensent tous plus chez E.Leclerc que dans ces magasins : Carrefour (6 €+), Auchan (7,30 €+), Géant Casino (10,40 €+), Hyper U (4,32 €+) et Intermarché (10,92 €+).

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